Tout voyageur est, d’abord, un rêveur…
À partir d’un nom, d’une image, d’une lecture, il imagine une ville, un pays et n’a plus de cesse qu’il n’ait été vérifier, sur place, si la réalité correspond à son rêve. Bien sûr, la déception se trouve souvent au rendez-vous ; mais, parfois, non. Et, alors, tout peut arriver ; par exemple : un grand livre.
Deux phénomènes de cet ordre sont à l’origine du départ de Bruce Chatwin pour la Patagonie, qui n’est pas précisément la destination la plus fréquemment choisie par les touristes. D’abord, « un fragment de peau…pas bien grand mais d’un cuir épais et couvert de touffes de poils roux (qu’)une punaise rouillée fixait à une carte postale.
« - Qu’est-ce que c’est, maman ?
- Un morceau de brontosaure. »
Non, il s’agissait d’une relique de mylodon, un paresseux géant. Encore fallait-il entreprendre l’équipée en question pour l’apprendre.
Seconde incitation au voyage, vingt-cinq ans plus tard : une visite à Eileen Gray, le fameux « designer » comme on dit en français. Âgée de quatre-vingt-treize ans, elle ne voyait aucune raison de ne pas travailler quatorze heures par jour. Cela ne lui laissait guère le loisir de voyager.
« Elle habitait rue Bonaparte (à Paris). Dans son salon était accrochée une carte de la Patagonie, qu’elle avait coloriée à la gouache.
- J’ai toujours rêvé d’y aller, dis-je.
- Moi aussi, répondit-elle. Allez-y pour moi !
J’y allai… la carte d’Eileen Gray décore mon appartement. »
Extrait de l’Introduction au livre :
En Patagonie
De Bruce Chatwin
Ce soir, je me demande, quelle est ma destination ?
Qu’est-ce qui m’incite à tracer ma route ?
Ce soir, je réalise que j’ai embarqué pour l’univers et l’universel et cela je ne pourrais pas le faire sans vous, mes compagnes et compagnons de route ! Vous qui croisez ou suivez la piste…
Un grand merci à tous et un clin d’œil à ceux et celles qui laissent leurs empreintes…
Je me sens accompagnée.
Thanna