La voix des ancêtres…
Je n’avais pas téléphoné à cette amie depuis longtemps. Elle m’écoutait avec attention. Spontanément, elle me dit :
- Accepterais-tu d’être la voix-off du documentaire que je réalise en ce moment, sur les enfants Chachapoyas, au nord du Pérou.
Cette amie est péruvienne.
Je me préparais avec incertitude à partir en voyage au Brésil.
Depuis toujours, je m’étais fait le serment de poser les pieds sur la terre péruvienne avant de les poser sur la terre brésilienne.
Le Pérou venait à moi.
J’ai dit oui, je serai la voix-off française, à la première personne du singulier de ce documentaire raconté comme une histoire.
Le rendez-vous a été fixé. Le jour J, je suis restée sans voix !
Aphone…
Nous n’avons pu faire que quelques essais !
Nous avons repris rendez-vous.
Entre les deux, un mois s’est écoulé où j’ai pensé et médité. Ce qui m’a le plus intrigué : j'avais visité mes ancêtres bretons en forêt de Brocéliande avant de prêter ma voix à mes ancêtres péruviens et en dépit de l’espace et du temps, leurs fantômes se livraient bataille. Les ancêtres maternels contre les ancêtres paternels…
J’ai pris conscience de ma vie d’enfant, d’adolescente et d’adulte, bouche cousue, pieds et mains liés, par les non-dits et les secrets de famille…
Ça suffit !
J’ai levé l’interdit et j’ai libéré cette voix qui rugissait en moi.
Mon amie péruvienne m’a incitée à l’accompagner au Pérou. J’ai trouvé une place pour le même vol, le jour qu’elle avait décidé…
C’était un dimanche Fête des Pères, j’allais au Père où ?
Le hasard fait bien les choses !
À suivre...