Âme rêveuse, âme universelle, âme voyageuse…
Je m’envole vers d’autres cieux. Je contemple par le hublot, des montagnes à l’infini et des neiges éternelles. Le temps s’écoule comme un chapelet de nuages ; quelques rêves plus tard, je retrouve le contact de la terre, je me déchausse, ici ce n’est ni Orly, ni Roissy, ici, c’est de la terre battue. Je marche pieds nus sur la piste…
Mon baluchon n’est pas bien lourd. J’attrape un bus poussif, secoué de quintes de toux, à chaque virage. L’oxygène se fait de plus en plus rare. Le bus n’a pas rendu l’âme, je suis toujours en vie. Où vais-je passer la nuit ? Une ombre au sol me fait lever la tête. Toutes ailes déployées, un aigle tournoie dans le ciel, blanc sur bleu. J’aimerais être peintre. J’écris. Qu’importe ! L’intensité de cet instant ne se perdra jamais. Symboliquement, le vol de cet oiseau a guidé mes pas.
Après une bonne marche, je suis sur le seuil d’un refuge. La porte s’ouvre sur une vaste pièce, j’entrevois autour d’une grande table, des visages au-dessus des bols fumants. Dans l’air de la pièce flotte une énergie de bienvenue mêlée au mystère. Le cercle s’ouvre, je m’assieds et je partage le frugal repas. Tout se déroule en silence. Ce refuge est un couvent. Je me retrouve dans une des cellules où je découvre sous la lumière vacillante d’une bougie, une table, une chaise, un lit et un tableau.
Je m’approche du tableau, bleu nuit, croissant de lune, étoiles scintillantes sur des cimes immaculées.
La beauté du tableau m’a coupé le souffle. Je contemple le paysage, de l’autre côté, l’autre côté de la vitre. J’ouvre la fenêtre sur la réalité et je reste émerveillée pour un instant, pour une éternité…
©Thanna
Voyageur, qui es-tu ?
Voyageur, réveille-toi !
Voyageur, où vas-tu ?