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Sur la piste de Thanna...
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Sur la piste de Thanna...
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19 juin 2006

La Danse des sept couleurs...

À la nuit des temps, au cœur du désert et de la nuit, se déroulait ce rite sacré.

La première danseuse était toute de rouge, vêtue. Sa bouche resplendissait comme un fruit défendu. Tous ses muscles et ses nerfs tendaient vers un paroxysme tels l’arc et la flèche. Le feu embrasait son corps. Le Prince du désert jaillit des noirceurs de la nuit. Il courba l’échine de la belle, écarta d’une main rageuse les tissus vaporeux et la posséda comme lorsqu’il montait à l’assaut contre un ennemi belliqueux.
Cette première danse avait la durée d’une flamme sous le vent.

La seconde danseuse était enveloppée de tissu orangé et de sensualité. Lorsqu’elle s’approcha du Prince, il ferma les yeux et s’enivra du parfum de sa peau ambrée. Il ouvrit les yeux, elle s’était enfuie. Il fouilla la nuit et la retrouva allongée, nue et offerte. Il savoura la moindre parcelle de ce corps qui lui rappela le goût du fruit juteux.

Tel un soleil en pleine nuit, le corps de la troisième danseuse irradiait de joie. Ses yeux pétillaient de malice. Sa danse était un jeu d’ombre et de lumière, ce qui agaça le Prince. La belle était rusée, mais à elle aussi il imposera sa loi. Une loi naturelle, elle serait à lui. Il la fixa à se brûler les yeux, l’attrapa par les cheveux et mordit ses lèvres. Le baiser était acidulé, il y puisa une nouvelle énergie.

La fraîcheur de la nuit arriva avec la quatrième danseuse. Ses gestes évoquaient le vent, ses mains jointes imploraient la pluie et ses vêtements avaient la couleur des oasis. Elle était une promesse de sensations inédites dans un lieu si aride. Elle devait être plus fraîche que la menthe, plus rafraîchissante que le thé. Le Prince retrouva sa vigueur, il poursuivit la belle dans les dunes en riant, la rattrapa et s’y désaltéra.

Quand lui apparut la cinquième danseuse, tout en elle évoquait le Nil bleu. Le Prince faisait un retour à la Source. Elle lui apportait limpidité et pureté. Seul son regard n’était pas voilé, il y vit son âme. Les formes de son corps dessinaient les berges où il aimerait se reposer. Il s’agenouilla devant elle et encercla ses jambes comme des roseaux au bord de l’eau. Les reins de la belle frémirent en cascade. Il plongea.

Le Prince entendit le frôlement des pas de danse sur le sable. Il suivit la cadence et en comprit la musique. Elle lui alla droit au cœur. Il avait déjà vécu tant de vies. Il y retrouva son âme perdue en chemin. Cela l’apaisa et donna un autre sens à sa vie. Il oublia son corps et son âme se para d’un voile indigo. Il se fondit dans la nuit pour rejoindre la sixième danseuse.

La nuit ouvrit son rideau d’étoffe violette et les étoiles se mirent à danser. Le spectacle était si grandiose que le Prince en perdit le souffle. Son âme aspirait à rejoindre les étoiles. Sirius, la septième danseuse, cligna de l’œil et l’invita à la rejoindre. Il lui fallait sauter le pas et laisser son corps ici-bas. Ce corps rassasié qui réclamait encore, il lui parla, lui demanda pardon et lui dit merci. Son corps le libéra de toute contrainte dans une dernière étreinte. Il s’envola vers Sirius et l’épousa.

texte©thanna

À toutes les amoureuses et à tous les amoureux, corps et âme…

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Commentaires
D
Te rappelle tu Thanna, un jour (le 29 novembre 2002)l'oracle avait répondu à la question "comment sortir de l'impasse?"?<br /> <br /> Avancer à tâtons et faire confiance à ses pieds, à leur sagesse, leur sûreté, leur connaissance du terrain. Se déchausser pour aller à la rencontre du ténu, de la matière, de sa consistance si particulière, des différences, de la chaleur, du froid, de l'humidité.<br /> Faire confiance à ses mains pour serrer, caresser, dégager, frapper, éviter, battre en cadence.<br /> Et puis, s'immobiliser, écouter, ressentir la vibration qui t'entraîne, monte en toi, à travers tes pieds, tes jambes, tes hanches, tes reins. Ouvre les yeux, redresse la tête.<br /> BIENVENUE<br /> <br /> C'était déjà la DANSE qui montrait le chemin.<br /> Depuis, elle a pris pour toi toutes les couleurs.<br /> <br /> Un clin d'oeil amical
T
C'est moi la malhabile (mal à bile !) j'ai cru que tu comprendrais que je te taquinais... N'oublie pas âme frère pas de malentendu possible entre nous !<br /> ... que tu inscrives mon texte " tel petit joyau qu'on s'attend à ce que ce texte n'appartienne qu'à la mémoire de l'homme... sans plus savoir de quelle main il a été révélé."<br /> Ainsi je peux humblement crier "Victoire", ce que tu décris là se nomme "Conte"!... En quête d'identité... de reconnaissance... j'ai mis tant de temps à me "diluer" à en devenir universelle...<br /> Paradoxe EXISTER, ÊTRE SOI et EXPRIMER L'UNIVERSEL !<br /> C'est ainsi que nous nous rejoignons... C'est pourquoi sur Chemin de Poussières j'ai réagi à lien social... je n'ai pas réussi à m'exprimer clairement mais social ne sonnait pas juste à mon coeur ! Je ne fais pas du lien social, je communie à l'universel !..<br /> Merci à toi de me permettre ainsi de clarifier ce que je ressens...<br /> C'est si difficile parfois de trouver les mots justes...
M
Superbe Thanna, on les vois danser et danser et danser encore :)
L
en fait, j'aime toutes les couleurs...suivant les jours et mes états d'âme.<br /> mais bleu, c'est celle que je préfère, celle vers laquelle je reviens toujours...
A
Thanna... je n'ai pas cru que tu aies voulu usurper quoi que ce soit! Sûr je te fais confiance. C'était une façon (peut-être malhabile) de dire que c'est un tel petit joyau qu'on s'attend à ce que ce texte n'appartienne qu'à la mémoire de l'homme... sans plus savoir de quelle main il a été révélé. <br /> Enfin... je suis sûr que tu comprends.
Sur la piste de Thanna...
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